Le gouvernement doit-il passer un test technique?

Publié le 29 janv. 2024

La semaine dernière, nous avons entendu parler d'un programme à Berlin appelé "Digital Competence Check", annoncé par la directrice des données de la ville, Martina Klement. Ce programme commence par une auto-évaluation et un test de connaissances anonymes, basés en partie sur le Cadre de compétences numériques de l'Union européenne.

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Martina Klement, directrice des données de Berlin.

Le “check” est le point de départ d'un programme de formation : "nous ne pourrons réussir la transformation numérique de l'administration que si nos employés disposent eux aussi de solides compétences numériques et que nous les formons régulièrement en conséquence", a déclaré M. Klement. "La numérisation, la modernisation de l'administration et le développement personnel doivent être pensées et développées ensemble."

Cela nous a amenés à nous poser des questions : Au Canada, le bilinguisme est une exigence pour de nombreux emplois, et il est nécessaire pour progresser au-delà de certains niveaux. Le Canada est un pays bilingue, il est donc logique que les candidats doivent passer une évaluation de la deuxième langue.

Mais une évaluation technologique est-elle nécessaire ?

 

Le gouvernement, c'est l'information

Tout d'abord, il convient de noter que le gouvernement s'occupe principalement d'information, qu'il s'agisse de législation, d'information sur la santé, d'application de la politique, de sécurité publique ou d'une myriade d'autres services et fonctions d'un secteur public. Si l'information est le sang, les technologies de l'information sont le système circulatoire.

Plusieurs échecs visibles au Canada et ailleurs ont été attribués à un manque de compréhension des technologies de l'information et à une pénurie de talents techniques dans le secteur public. Les problèmes du système de paie de Phoenix ont été attribués à un manque de formation et au fait que les problèmes n'ont pas été détectés assez tôt ; les dépassements de coûts d'ArriveCAN étaient en partie dus à un manque de talents techniques internes ; à l'étranger, les débâcles de Healthcare.gov au scandale du postmaster de la poste britannique, sont toutes dues à un manque de compréhension technique.

 

Nous ne pouvons échapper à la démographie

En outre, les gouvernements doivent s'adapter pour faire plus avec moins. Prenons par exemple ce tableau des taux de croissance de la population établi par les Nations unies:

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Vers 2080, le nombre d'êtres humains commencera à diminuer. Mais ce n'est pas le point le plus important. Voici ce qu'était la population du Canada en 1953 et ce qu'elle sera en 2030 (merci Statscan!)

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Comme nous avons moins d'enfants, nous aurons plus de retraités et moins de personnes pour s'occuper d'eux. Le vieillissement de la population et la diminution du nombre d'enfants ont également d'autres conséquences: lorsque les gens prennent leur retraite, ils dépensent leurs épargnes et leurs pensions. Ces économies ont été stockées dans des banques, des fonds communs de placement et des investissements, créant ainsi un fonds de roulement. Lorsque les retraités retirent leur épargne, le "coût de l'argent", c'est-à-dire les intérêts, augmente.

 

Faut-il donc faire des tests?

La conclusion semble évidente : le gouvernement doit travailler avec l'information, s'adapter pour servir une population vieillissante, et le faire avec moins de personnel et à moindre coût. Cela signifie qu'il faut adopter des systèmes numériques chaque fois que cela est possible. Le gouvernement doit être à l'aise avec le numérique.

Nous nous sommes donc posé la question suivante : le gouvernement fédéral du Canada devrait-il créer un contrôle des compétences numériques qui serait appliqué de la même manière que l'évaluation de la langue seconde?

Nous avons décidé de poser la question à notre réseau sur différentes plateformes sociales et nous avons appris en cours de route à connaître le sentiment qui se manifeste sur ces plateformes:

  • LinkedIn : 89% oui, 11% non. Dans les commentaires, LinkedIn est celui qui a le plus soutenu l'idée.

  • Mastodon : 53% oui, 47% non. Mastodon a fait l'objet des réponses les plus critiques ; certaines personnes ont commenté qu'il devrait s'appliquer aux fonctionnaires mais pas aux élus ou aux politiciens ; et des préoccupations concernant les questions d'accessibilité excluant certaines personnes de l'avancement.

  • Twitter: 76.5% oui, 23.5% non.

  • Threads: 50% oui, 50% non.

  • Formulaire Google (de notre lettre d'information) : 100% oui. C'est logique puisque les répondants étaient abonnés à la lettre d'information de FWD50.

Dans l'ensemble, 82 % des personnes interrogées estiment que le Canada a besoin d'une sorte d'évaluation de l'état de préparation des fonctionnaires aux technologies numériques. Ce que cela comprend - et les ressources de formation disponibles pour aider tous les fonctionnaires à répondre aux exigences - est une autre histoire.

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